Mortuary
Tobe Hooper's Mortuary - 2005
Penchons-nous sur le cas épineux de Mortuary... Encensé par la critique spécialisée (au hasard Mad Movies) comme le retour en grâce du Texan fou et descendu en flèche par la majorité des spectateurs qui ont vu là un film raté, la preuve filmée que Tobe Hooper ferait mieux aujourd'hui de s'arrêter de tourner.
Et il y a les autres, comme moi, qui considèrent Mortuary non pas comme un chef-d'œuvre ou bien un infâme navet mais plutôt comme une bonne petite série B à l'ambiance poisseuse.
Ce qui a déçu, je pense, c'est cette (très) longue mise en place de l'histoire avec cette famille qui n'en finit pas de s'installer.
Pendant que la mère s'occupe, en bon croque-mort, à recoudre des cadavres, le fils ainé se fait de nouveaux amis comme dans un banal épisode de série pour ados. Tobe Hooper continue là pourtant, comme dans ses autres films, à nous parler de la famille. Ici, il évoque en filigrane l'absence du père.
On le devine rapidement, dès que le film voudra bien s'emballer, notre jeune héros remplacera la figure paternelle pour protéger coûte que coûte sa famille.
Ronronnant comme un moteur diesel, Mortuary distille pour susciter un peu d'angoisse quelques moisissures fouisseuses et envahissantes, des ombres fugaces la nuit ou une vieille histoire de sérial killer.
L'ambiance horrifique se maintiendra surtout grâce au lieu qui réunit 3 décors en un : une baraque lugubre, une morgue crasseuse et un cimetière vieillot juste à coté.
Pour voir le métrage vraiment s'emballer et verser dans l'obscurité, il faudra attendre la dernière demi-heure et le point culminant du film, comme un clin d'œil de la part de Hooper à ses fans, le repas en famille. Commence alors un final horrifique tout à la fois réussi et chaotique (les détracteurs y verront du grain à moudre) avec une louche de grand guignol que l'on retrouve spécifiquement dans les films de Hooper.
Un joyeux cirque qui nous montre pas mal de numéros. Pêle-mêle : un Boogeyman, des contaminations, des viscosités, des morts-vivants et un monstre à la Cthulu !
L'accroche de l'affiche associant plusieurs titres de classiques de l'horreur pour ne faire qu'une phrase : "Massacre/l'été dernier/au sous-sol/dans la dernière maison...", et qui parait assez à coté de la plaque, n'est finalement pas si mensongère que ça. L'accumulation des décors et des monstres fait de Mortuary un petit condensé de tout ce qui peut se faire dans un film d'horreur. En ça, le film est étonnamment sympathique et mérite mieux que la réputation qu'il traîne...